L'importance
de la nature:
"Il y a entre la nature et l'esprit humain un parallélisme qui
entraîne le processus éducatif. Il s'agit de l'ordre des choses. Tout ce
qui se trouve dans la Nature se trouve déjà dans l'homme. Lire la nature
est apprendre à se lire."
L'homme est d'essence divine, c'est à dire qu'il est créateur et de
lui-même et de la nature. Mais il est de la nature. …"On peut
comparer l'esprit de l'homme qui vient au monde à une graine, la forme de
la plante n'existe pas en acte, mais l'herbe ou l'arbre existe déjà en
substance, il n'est donc nul besoin d'apporter à l'homme des éléments
extérieurs, il suffit de déployer les qualités dont il contient le
germe… "Petite représentation en miniature du "grand monde
" l'homme rassemble en lui-même tout le connaissable. "…Il
est évident que l'Homme, dès sa naissance est apte à acquérir toute la
science des choses."
C'est ici que l'on confirme une fois de plus que théorie de la
connaissance et conception de l'homme sont indissociables. On dira
actuellement que son développement est "programmé".
Il veut comprendre le monde dans sa totalité et aussi l’expliquer, veut
donner un sens à la base humaine.
Il y a entre la nature et l'esprit humain un parallélisme qui
entraîne le processus éducatif. Il s'agit de l'ordre des choses. Tout ce
qui se trouve dans la Nature se trouve déjà dans l'homme. Lire la Nature
est apprendre à se lire.
L'enfant est comme une graine il a tout en puissance. La nature attend le
moment favorable.
L'éducation doit respecter le processus du développement de l'enfant,
comme pour la nature elle attend le moment favorable. Il faut enseigner ce
que l'enfant est prêt à recevoir.
L'importance des sens :
Pour les Frères moraves "Les sens sont les guides premiers et perpétuels
de la connaissance" Ils donnent la connaissance la plus sure, plus
sure que celle qui passe par autrui, ils apportent des éléments surs. On
amorce ici l'importance des sensations propres propices au "penser
par soi même."
La sensation permet de rétablir l'harmonie entre l'ordre des
choses enseignées et la spontanéité du sujet percevant.
Donc: ne pas séparer le manuel du mental, le savoir et le
savoir-faire. Se servir de l'expérience pour enseigner car c’est elle
qui fait le lien entre la maturation et les connaissances.
Comenius est donc le précurseur de l’idée génétique, c’est à dire
l’éducation graduée, proportionnelle aux capacités des élèves.
L'éducation pour tous
"Tous sont considérés comme capable d'éducation : Les filles comme
les garçons, les pauvres comme les riches, les intelligents et les
esprits obtus…Imitons le soleil qui illumine, réchauffe, vivifie, fait
fleurir et fructifier indistinctement tout ce qui vit. Qu'il y ait parmi
nous des intelligences obtuses et stupides n'est pas un obstacle ! cela
nous oblige au contraire à cultiver davantage tous les esprits. Car, plus
un enfant est retardé ou chétif, à sa naissance, plus il a besoin de
soins pour pouvoir sortir autant que possible de l'hébétude et de la
stupidité. Il n'existe pas d'esprit si disgracié que la culture ne le
puisse améliorer progressivement. Si on lave souvent un vase plein de
trous, même s'il ne garde aucune goutte d'eau, il devient au moins lisse
et propre; ainsi, les esprits obtus et stupides, même s'ils ne
progressent pas dans les études, acquerront des manières plus
douces."
L'éducation du petit enfant: "Les petits enfants sont élevés selon
les principes d'une vie saine et simple. L'éducation de l'enfant se
caractérise par une affection aimable et attentive, mais" dénuée
de toute sentimentalité". Elle se doit d'être exigeante et réfléchie,
jamais cruelle."
L'éducation par la femme, que l'on retrouvera jusqu'à la fin du 19° siècle.
Avec J. Pestalozzi, et sa treizième lettre dans
"comment Gertrude élève ses enfants", avec Fr. Fröbel, P.
Kergomard lorsqu'elle parle de "la mère intelligente et dévouée".
Donc l'éducation doit respecter le processus du développement de
l'enfant, comme pour la nature elle attend le moment favorable. Il faut
enseigner ce que l'enfant est prêt à recevoir.
" L'intelligence des enfants est semblable à un petit vase au col étroit:
si on verse l'eau à flot, l'eau tombera à coté et le vase se remplira
lentement; mieux vaut verser l'eau goutte à goutte. C'est donc une
sottise de ne pas tenir compte de la capacité d'absorption des élèves
et de les instruire selon son propre désir, leurs qualités naturelle ont
besoin d'être aidées, non écrasées. L'éducateur de la jeunesse est
comme le médecin, il n'est pas le maître, il n'est que le serviteur de
la nature.
La nature est aussi un modèle de développement, avec un rythme à
respecter qui n'est pas forcément linéaire, par stades et avec des régressions,
"l'arbre grandit par années avant de devenir centenaire".
Il est précurseur de l’idée génétique, c’est à dire l’éducation
graduée, proportionnelle aux capacités des élèves.
On va trouver l'importance de la nature dans les textes de pédagogie au
moins jusqu'au début du 20° siècle où la dimension scientifique et
psychologique lui donnera d'autres termes.
Des connaissances acquises par l'expérience, fonctionnellement,
tendent spontanément à s'organiser de telle sorte qu'il sera possible de
les coordonner selon des structures logiques et verbales, alors qu'un
enseignement formel avant la compréhension amène au verbalisme.
Le professeur devrait enseigner ce que l'élève peut saisir et non tout
ce que lui-même est capable d'enseigner. C'est la préface de "L'Emile
ou de l'éducation" : “ Accommoder l'enseignement à
l'intelligence de l'élève tel est le coeur de l'éducation.
”J.J.Rousseau.
Aussi
l'enfant doit:
- Procéder
par étapes,
-Tout
examiner par soi même, sans abdication devant l'autorité de
l'adulte. Celui ci faisant preuve d'humilité, que sait-il de ce que
l'enfant doit apprendre.
- Vivre en
société.
"Il est vrai que tout ce que les enfants voient chez les autres, ils
essaient de l'imiter; il faut le leur permettre, sauf ce qui peut être
dangereux pour eux ou pour les meubles, comme les couteaux, les haches, le
verre, etc.
Si possible, on donnera aux enfants des jouets qui leur soient adaptés,
au lieu d'outils réels: des couteaux en plomb, des épées en bois, des
charrues, des chariots, des herses, des meules, etc. ils peuvent jouer
avec ceux-ci et se former ainsi un corps sain, un esprit solide et des
membres agiles. Ils s'amusent à construire de petites maisons, des murs
en boue, en copeaux, en bois ou en pierre, et à montrer ainsi leurs
talents d'architecte. En un mot, on n'interdira rien; on donnera aux
enfants tout ce qui peut les amuser, car l'inactivité nuit plus à
l'esprit et au corps qu'aucun jeu de leur invention. Nous suivrons
maintenant les progrès des enfants, année par année".
Nous voici en face des origines des méthodes actives : Jean Jacques
Rousseau, J. Pestalozzi, Fr. Fröbel, O. Decroly… vont reprendre ses idées
- On
n'entreprend pas un enseignement sans avoir excité le goût de l'élève.
C'est ce que l'on appellera plus tard son “intérêt.”
Organisation
de l’éducation :
C'est ce qu'il va expliquer dans "La grande didactique" en
1642 ou 1657 ?
L'école est nationale, ainsi il y aura un tronc commun pour une identité
culturelle commune.
L’éducation
doit être répartit en 4 degrés :
-1. Pour
le tout petit :
Il faut prendre soin de sa mère dès avant la naissance de
l’enfant. Ensuite les soins que l’on lui donne sont importants. Il
sera nourrit au sein. Il faut lui apprendre des comptines, des poésies,
des chants de nourrices. Il st souhaitable de le laisser jouer
Il propose la création d’une école maternelle qui va de 1 à 6 ans.
Elle est constituée par le regroupement plusieurs familles.
Il y ébauche tous les apprentissages par le développement des sens. Il
faut donner à l’enfant la conscience du monde extérieur.
On l’initie au temps et à l’espace.
On l’introduit dans le monde des relations sociales
On lui présente le mystère de Dieu et de la création.
2.Pour
l’enfance:
Il y a une école élémentaire dans chaque village.
Il y a 6 classes et un livre par classe.
L’enseignement y sera général et fondamental.
On exerce la mémoire et l’imagination.
Toujours associer l’usage de la main à l’expérience et à la parole
dans tous les apprentissages scolaires.
C’est l'âge de raison, le maître peut compter sur la rationalité de
l’enfant. Dualité du sensible et de l’intellectuel.
On commence par observer la nature et on structure sa raison. Toute
connaissance est sensible, on observe différemment les objets importance
de montrer, de faire l’expérience et sa répétition pour reconnaître.
Il s’agit de voir et trouver par soi-même. La raison intervient : d'où
? Comment ? Pourquoi ? Ensuite on compare. On va du tout à la partie. On
nomme, défini le genre, les différences (on retrouvera cette démarche
en particulier chez O. Decroly)
Il faut donc créer des conditions de compréhension et de jugement.
Pour éveiller sa personnalité l’élève, cherche, trouve, apprend, répète
On aborde en premier les notions générales connues, faciles. Ensuite
elles sont plus compliquées, moins connues,.
On enseigne la langue nationale avant le latin que l’on apprendra plus
tard.
3.
Ensuite vient le gymnase
Il y en a un dans chaque ville. On y apprend la dialectique, la
grammaire, la rhétorique, les sciences, les arts. Histoire et géographie
en lisant le journal, en correspondant avec d’autres pays. (C. Freinet
va le reprendre.)
Importance de l’émulation
L’école fonctionne deux heures le matin, deux heures l’après midi.
Le reste du temps est voué à des travaux manuels, des jeux, des activités
sportives.
4. Pour
les adultes c’est l’Académie et les voyages dans chaque province
ou états. On apprend la médecine et le droit. Pour ce qui est de l'éducation
morale elle est assortie à l’éducation intellectuelle. Il faut
encourager et stimuler, partir des actes, des faits, donner le bon
exemple.
Il n’y a pas de châtiments corporels : “Les coups de bâtons n'ont
jamais eu la vertu d’inspirer l’amour des connaissances...la nature
donne maints exemples de prudence: le soleil réchauffe doucement les
plantes, le musicien raccorde son instrument. ”
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